Hirondelles
- avr, 04 2013
- de Anne Laure
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LES DIFFERENTES ESPECES
Tout le monde connaît la silhouette gracile d’une hirondelle : une petite tête ronde avec des gros yeux, des ailes effilées pour fendre l’air, une queue échancrée très pratique pour faire des changements brusques de direction, des pattes courtes armées de griffes pour s’accrocher aux façades. Trois espèces fréquentent la commune, deux s’y reproduisent.
HIRONDELLE DE FENETRE Delichon urbica
Cette petite citadine reconnaissable à son croupion d’un blanc immaculé installe son nid sous les avancées de toit. Elle est très sensible à la pollution atmosphérique.
HIRONDELLE DE CHEMINEE OU RUSTIQUE Hirundo rustica
Elle recherche la compagnie des hommes ou plutôt ses habitations : granges, maisons, abris de jardin (jadis les cheminées monumentales des fermes mais il est peu probable qu’un Brugeais héberge encore un couple dans sa cheminée !). Des trois, c’est l’espèce la plus commune, elle semble être particulièrement présente dans le quartier du Tasta.
HIRONDELLE DE RIVAGE Riparia riparia
Ce poids plume de 13,5 grammes creuse un terrier dans les berges escarpées des rivières. Le bord des jalles n’étant pas propice, elle a trouvé un habitat de substitution (toutefois très précaire) dans les tas de sable des gravières en exploitation.
MARTINET NOIR Apus apus
Il peut être confondu avec une hirondelle, mais ces ailes sont en forme de faux, son plumage est sombre, son vol très rapide.
Une baisse inquiétante des populations dans notre pays
Ces petites messagères du printemps font l’objet de toutes nos attentions car leurs effectifs sont en forte diminution en Europe et notamment en France. Un rapport du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris révèle une chute des populations durant ces dix dernières années de l’ordre de 80 % pour l’Hirondelle de fenêtre et de 50 % pour l’Hirondelle de cheminée.Les principales causes sont l’utilisation massive de pesticides (la nourriture est moins abondante), la disparition des points d’eau (la boue fait défaut pour la construction des nids), la destruction des nids par les particuliers incommodés par les cris ou les fientes (toutes les espèces d’hirondelles sont protégées au niveau national, la destruction des nids constitue une infraction).
Des indicatrices de la qualité de notre environnement
La commune offre tout à la fois des infrastructures modernes et des paysages agricoles (maraîchage, élevage…). Cette identité de « village dans la ville » se traduit par la présence de certaines espèces animales comme les hirondelles qui, générations après générations, retournent à l’endroit qui les a vu naître.
Des insecticides naturels
Les hirondelles sont capables de véritables acrobaties aériennes pour gober le plancton aérien. Il n’y a pas de concurrence entre les espèces, l’Hirondelle rustique pourchasse les mouches et les moustiques au ras du sol ou à quelques mètres de hauteur alors que l’Hirondelle de fenêtre se nourrit à une vingtaine de mètres de pucerons et de fourmis volantes.
Des nids en torchis
Les principaux matériaux de construction pour les nids sont de la boue, de la salive et des brindilles. Le nid a la forme d’une demi-sphère pour l’Hirondelle rustique et d’une coupe fermée avec un petit orifice pour l’Hirondelle de fenêtre.
Des oiseaux fidèles à leur site de nidification
La majorité des hirondelles qui survivent à l’hivernage et à la migration retrouvent leur site de nidification de l’année précédente. Des oiseaux fidèles à leur lieu de naissance : Les hirondelles (surtout les mâles) reviennent s’établir à proximité de leur zone de naissance (on parle de philopatrie). Cette fidélité est très importante chez l’Hirondelle de fenêtre qui, dans 95 % des cas, s’installe à moins de 100 mètres.
Des grandes voyageuses : A la fin de l’été, ces migratrices transahariennes entreprennent un voyage exténuant de plus de 6000 kilomètres parsemé d’embûches (beaucoup périssent en route) pour atteindre leurs quartiers d’hivernage africains. Les zones humides comme la Réserve Naturelle des Marais de Bruges constituent des haltes migratoires privilégiées, elles permettent aux hirondelles de se reposer et de s’alimenter.
Comment leur venir en aide ?
Chacun d’entre nous peut, en adoptant des comportements plus respectueux pour notre environnement, contribuer à la sauvegarde de nombreuses espèces autour de chez lui.
- Un jardin non aseptisé : La biodiversité peut être favorisée en plantant une haie d’essences locales (Prunellier, Aubépine, Sureau noir, Noisetier…) riches en insectes, en évitant l’emploi d’insecticides et laissant se développer un petit « coin sauvage » (fauche annuelle uniquement en fin d’été).
- L’installation de nichoirs artificiels : Ces petits aménagements peuvent favoriser l’installation d’une colonie et compenser l’inhospitalité des façades des bâtiments modernes.
- Parler des hirondelles autour de soi : Beaucoup de personnes ne connaissent pas la situation critique des populations d’hirondelles. Les nids sont souvent détruits à cause des désagréments occasionnés par les fientes. Une simple planchette placée en dessous du nid protège le mur et permet de récupérer un guano précieux pour vos plantations.
Textes : Réserve Naturelle des Marais de Bruges